L’entrée du Gabon et du Togo au Commonwealth était très attendue, ce 25 juin 2022 au terme du 26e sommet de cette organisation, par les différents peuples de ces pays. Désormais, c’est acté, ces deux pays sont membres de cette organisation de 54 pays selon l’annonce faite à Kigali à la réunion de chefs de gouvernement du Commonwealth. Les raisons de plus d’opportunités de 2,5 milliards de consommateurs sont évoquées par les deux nouveaux membres.
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« Nous avons admis le Gabon et le Togo comme nouveaux membres, et nous leur souhaitons tous la bienvenue dans la famille du Commonwealth », a déclaré le président rwandais Paul Kagame lors de la conférence de presse de clôture.
A cette grande messe des pays anglophones, le Gabon était présent via son ministre des affaires étrangères, Michael Moussa-Adamou. Il s’est exprimé au nom du président Ali Bongo Ondimba. « Notre décision d’appartenir à la communauté des nations du Commonwealth est motivée par le désir de diversifier nos partenaires internationaux et renforcer les échanges et la coopération entre les pays membres », a -t-il déclaré.
La France désormais peu intéressante pour ses anciennes colonies
Les deux pays francophones ont également demandé leur adhésion au Commonwealth ces dernières années pour s’éloigner de la France, ont estimé des analystes.
Pour Jonathan Ndoutoume Ngom, ancien ministre gabonais et enseignant-chercheur à l’Université Omar Bongo de Libreville, « ces deux candidatures sont un bouleversement géopolitique majeur qui s’opère dans l’espace francophone. Une certaine inimitié s’est installée entre la France et certaines de ses anciennes colonies. Nous le voyons avec la Centrafrique et le Mali. C’est un message sérieux, un message d’avertissement qui est adressé à Paris. D’autres pays ont le regard tourné vers le Commonwealth. La France devrait réorienter sa politique africaine ».
« L’espace anglophone est beaucoup plus dynamique sur le plan économique que la francophonie. Le Togo et le Gabon, pourraient motiver des pays anglophones à venir investir chez eux », a-t-il conclu.
Sur sa page Facebook, Ali Bongo Ondimba a indiqué que « le Gabon écrit l’histoire en devenant officiellement membre de The Commonwealth le 25 juin 2022. 62 ans son indépendance, notre pays se prépare à percer avec un nouveau chapitre. C’est un monde d’opportunités pour le Gabon sur les plans économiques, diplomatiques et culturels ».
Les réactions du côté togolais ne diffèrent en rien
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a déclaré que l’adhésion au Commonwealth et ses 2,5 milliards de consommateurs offraient de nouvelles opportunités économiques et éducatives et suscitait un “engouement” pour l’anglais parmi ses compatriotes.
Pour le politologue togolais Mohamed Madi Djabakate, cette décision sera bien accueillie car l’influence française au Togo est souvent critiquée.
« Le Togo rejoint le Commonwealth qui, pour beaucoup, est mieux que le partage de la langue et de la culture française qui à la fin de la journée ne fait pas la promotion du développement », selon l’analyste.
Désormais, le France est victime de ses propres turpitudes dans son pré carré car elle n’a pas toujours voulu jouer franc jeu. Tout est au bénéfice des citoyens de ces deux pays.