Les enfants de feu Omar Bongo, Pascaline, Omar Denis Jr, Jeanne Matoua et Joseph Matoua font la queue à tour de rôle en France pour des mises en examens dans le cadre de l’affaire des “Biens mal acquis” par les Bongo. Sur le banc des accusés, Yacine Queenie est attendue par la justice française selon l’information communiquée par notre confrère Africa intelligence ce 26 juillet 2022. Cette situation jette de l’huile sur le feu dans les relations déjà très tendues entre Libreville et Brazzaville car Pascaline a été la première à être mise en examen en juin 2022.
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Les familles présidentielles Bongo du Gabon et Sassou-Nguesso du Congo-Brazzaville sont toujours dans l’embarras avec l’enquête sur les « biens mal acquis ».
Ainsi, « Omar Denis Jr Bongo dit “ODJB”, fils d’Omar Bongo né de son union avec Edith Lucie Bongo Ondimba, 28 ans, a été mis en examen le 1er juillet pour avoir “sciemment recelé” deux immeubles lui appartenant dans deux des quartiers les plus huppés de Paris », a révélé Africa intelligence.
Il ne pouvait pas ignorer “l’origine frauduleuse de la fortune de son père”, dont il est l’un des bénéficiaires d’après le juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris, Dominique Blanc. Ces acquisitions ont été faites de façon peu opaque.
Des biens immobiliers dans des arrondissement très huppés
Junior a été interrogé sur l’origine des biens qui lui ont été offerts par son défunt père Omar Bongo Ondimba. Cette interrogation a eu lieu le 1er juillet en première comparution sur ses deux biens immobiliers respectivement situés rue de la Faisanderie, dans le 16e arrondissement et rue de La Trémoille, dans le très chic 8e arrondissement de la capitale française.
Ces biens lui ont été donnés en 1998 par son père alors qu’il n’était âgé que de 4 ans. Leur existence n’a été révélée que lorsqu’il a perdu sa maman en Edith Lucie Bongo Ondimba.
“ODJB” durant son interrogatoire a déclaré ne pas connaitre le mode d’acquisition de ces biens pour lesquels il reçoit l’argent locatif sur son compte de BGFI Gabon.
Un multidiplômé
Omar Denis Jr Bongo a grandi au Gabon jusqu’à l’âge de 12 ans, avant d’être envoyé en pension en Grande-Bretagne puis en Californie. Multidiplômé, il est passé par Oxford, Harvard ou encore la London School of Economics (LSE, Londres).
L’ombre de Pascaline Bongo sur les ennuis judiciaires
“ODJB” a toujours habité dans l’hôtel particulier de ses parents quand il est à Paris, rue Dosne, dans le 16e arrondissement. Ses immeubles étaient longtemps sous la gestion de sa demie sœur Pascaline Bongo. C’est Pascaline qui a été désignée tutrice légale d'”ODJB” jusqu’à sa majorité, à la mort de ses parents.
Elle aurait livré son demi-frère de l’avis des autorités de Brazzaville car en juin 2022 elle a été mise en examen.
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Juste deux semaines après Junior Bongo, le tribunal judiciaire de Paris a mis en examen : « deux autres enfants d’Omar Bongo, nés cette fois de l’union avec Patricia Matoua : Jeanne Matoua et Joseph Matoua. Auditionnée, Jeanne Matoua a notamment eu à s’expliquer sur les conditions d’achat d’un bien immobilier situé rue Séguier dans le 6e arrondissement de Paris », a révélé notre confrère.
Toujours dans la ligne de mire des enquêteurs, il y a la sœur d'”OBDJ”, Yacine Queenie Bongo, 31 ans. Elle doit être très prochainement entendue par la justice française sur la question des biens mal acquis.
La colère du président Sassou
Le président congolais Denis Sassou-Nguesso : « furieux de voir ses petits-enfants pris dans la nasse judiciaire soupçonne Pascaline Bongo, entendue par les juges un mois avant “ODJB”, de s’être “défaussée” sur lui d’une partie de ses responsabilités »
Omar Denis Jr Bongo se trouve au cœur des querelles d’héritage car sa mère Édith Lucie Bongo détient 10% de la Holding Delta Synergie. Depuis sa disparition, une brouille est née entre Ali Bongo Ondimba et Denis Sassou-Nguesso. L’amour du grand-père de Junior à son égard et sa présence permanente aux cotés du président congolais même dans ses voyages officiels à l’international met mal à l’aise Libreville. On voit en lui quelqu’un qui aurait des ambitions pour les élections présidentielles.
La mise en examen début avril de quatre autres enfants d’Omar Bongo, Grâce Bongo, Betty Bongo, Arthur Bongo et Hermine Bongo, avait déjà fait grincer des dents côté gabonais.