La grande surprise de la célébration du 54e anniversaire du Parti Démocrates Gabonais (PDG) demeure l’annonce de la candidature du président Ali Bongo Ondimba à un an et quatre mois de l’élection présidentielle de 2023. Plusieurs interrogations taraudent les esprits dans l’opinion sur une telle annonce de candidature très précoce ne serait-elle pas poussée par les sorties de Jean Ping?
La candidature du président de la République en exercice au Gabon pour l’élection présidentielle de 2023 ramène à la surface plusieurs analyses. Lire aussi :https://gabonmailinfos.com/Présidentielle 2023 Ali Bongo est candidat pour un 3e mandat/
La déclaration de candidature bien que subtile du président Ali Bongo ouvre indubitablement la campagne électorale au Gabon.
En voulant faire taire les rumeurs qui n’ont cessé d’être au cœur des conversations dans l’opinion d’une succession du président actuel par son fils ou que son parti chercherait un successeur qui fasse l’unanimité, la candidature du président Ali Bongo créé un précédent et un problème d’éthique en démocratie.
Un précédent au Gabon
En lisant l’histoire de l’annonce à la candidature de tous les présidents de la 5e République française dont le Gabon s’inspire souvent, on se rend compte que le président en exercice annonce le plus tard possible sa candidature. Ainsi, les candidats des partis d’opposition font naviguer leurs stratégies d’attaques contre un adversaire non déclaré ou qui pourrait renoncer à un second mandat. Le suspense demeure jusqu’au bout.
C’est la même jurisprudence Omarienne. Omar Bongo annonçait sa candidature même à 6 mois de l’élection présidentielle. Déjà en 2016, Ali Bongo Ondimba lui-même avait annoncé sa candidature pour la dernière élection présidentielle le lundi 22 février, la même année du scrutin. “Je vous annonce ma candidature à l’élection présidentielle de cette année”, avait déclaré le chef de l’Etat entouré d’ouvriers sur un pont en construction auquel était accroché une banderole proclamant “changeons ensemble”.
Coupant court les rumeurs, un problème d’éthique naît
Il est vrai que la Constitution gabonaise ne fixe pas la date d’annonce d’une candidature à l’élection présidentielle pour un candidat en exercice mais cela pose un problème fondamental d’éthique. Puisque la candidature d’Ali Bongo Ondimba est dévoilée, il nous reste un an et quelques mois avant la date de l’élection présidentielle du mois d’août 2023. Les actions qu’Ali Bongo Ondimba posera seront-elles celles d’un président ou d’un candidat déclaré ? Ce jeu de ping pong fausse le jeu démocratique.
Le président en exercice se servirait-il de ses propres moyens ou ceux de l’État mis en sa possession comme chef de l’Etat, donc l’argent du contribuable gabonais, pour faire sa pré campagne électorale ?
L’autre écueil relevé dans cette candidature très précoce est celui d’une campagne déjà lancée longtemps avant l’échéance de 2023. Tous ceux qui ont les ambitions peuvent déjà faire campagne car le président en exercice est candidat pour un 3e mandat, tout le monde le sait.
Jean Ping mènerait-il l’agenda du candidat Ali Bongo ?
Un des proches très engagé de Jean Ping, le président du 7MP, Joël Ngoueneni Ndzengouma lors de son passage le lundi 21 février 2022 sur l’émission “Le Canapé rouge” disait que Jean Ping tient l’agenda du président Ali Bongo d’où les agissements de celui-ci.
Lire aussi : https://gabonmailinfos.com/gabon-Jean Ping déclare qu’il dégagera Ali Bongo avant 2023 sur France 24/
La déclaration de Jean Ping sur France 24 de dégager le pouvoir du président Ali Bongo Ondimba du pouvoir par tous les moyens si la vacance du pouvoir ne serait pas déclarée pourrait expliquer cette candidature très précoce.
Stratégiquement, le pouvoir voudrait tuer l’idée d’une vacance du pouvoir appelée à cor et à cri par l’opposition depuis l’accident vasculaire cérébral (AVC) d’octobre 2018 à Ryad du président Ali Bongo.
Le gouvernement mis en place par le président Ali Bongo n’est-il pas déjà un gouvernement de campagne en réponse aux sorties de Jean Ping ?
La question qui taraude les esprits est la suivante : si Jean Ping revenait à la charge sur d’autres chaines internationales, quels sont les autres changements auxquels nous devrions nous attendre ?
Dans tous les cas, il y a comme une guerre froide qui est en marche entre Ali Bongo Ondimba et Jean Ping.