L’opposant gabonais Jean Ping a été interviewé ce lundi 28 février 2022 sur les antennes de France 24 pour répondre à son discours du 19 février dernier. Il n’a pas hésité de revendiquer « sa victoire de l’élection présidentielle 2016 » et promis dans la foulée qu’il chassera Ali Bongo avant l’élection présidentielle de 2023.
Le pouvoir est vacant selon celui qui se considère toujours comme le vrai président de la République gabonaise. Dans ce cas, la vacance du pouvoir doit être impérativement déclarée.
De la nécessité de la déclaration de la vacance de pouvoir au Gabon
« Vous voyez. C’est visible, ça saute aux yeux. Tous les téléspectateurs du monde entier, vous-même vous l’avez vu au perron de l’Élysée. Vous-même vous l’avez vu à Bruxelles, ailleurs. Il a usurpé un pouvoir qu’il ne peut même pas exercer », a déclaré l’opposant au régime de Libreville.
« Je demande la vacance de pouvoir parce que cela s’impose à qui de droit, notamment la Cour constitutionnelle et aux autres institutions de la République qui sont condamnées à déclarer la vacance du pouvoir parce que Ali n’est plus à mesure d’exercer ce pouvoir. C’est évident ! », A déclaré Jean Ping.
Concernant l’appel à l’insurrection, l’opposant à Ali Bongo Ondimba estime qu’il a toujours tout fait du mieux qu’il puisse pour toujours éviter une guerre civile à son pays. Cependant, le camp en face est un va-t-en-guerre.
L’état du président de la République devient une honte nationale et africaine
« Ali Bongo n’existe plus. Ali Bongo a usurpé un pouvoir qu’il ne peut même plus exercer. On le voit, ça saute aux yeux. C’est devenu un zombi qui va ici et là et qui ridiculise tout le Gabon. Tous les Africains son entrain de dire que le Gabon est devenu un pays qui fait honte au reste des Africains. Donc, on prend chacun ses responsabilités ».
Pour lui, le Gabon est dirigé par les terroristes sauf qu’il a refusé clairement de les identifier malgré l’insistance du journaliste de France 24. La réponse de l’opposant est restée très évasive « ceux qui ont bombardé mon siège en 2016 », a-t-il répondu.
Plusieurs proches de Jean Ping l’ont abandonné selon le journaliste, mais pour l’opposant le cap est fixé par lui. Ses partisans n’attendent que lui.
Pas d’élection en 2023, car Ali Bongo partira du pouvoir d’une manière ou d’une autre avant
Pour lui, on n’aura pas d’élection présidentielle en 2023. « Nous le dégagerons d’une manière ou d’une autre ». A la question de savoir s’il utilisera les armes pour chasser Ali Bongo, il a répondu en mettant la communauté internationale face à ses compétences. « Les nations unies, l’ONU a fixé un principe appelé la responsabilité de se protéger. Ça veut dire que si un tyran, un dictateur ou un autre massacre sa propre population, il est du devoir de la communauté internationale de s’interposer pour protéger les habitants du massacre », a rappelé Jean Ping.
La communauté internationale a-t-elle oublié le Gabon et le regrette-t-il ? Il ne sait pas si elle l’a oublié, mais il le regrette, car pour lui en parlant de la souveraineté de l’Ukraine qu’il faut sauver via la démocratie, cela doit se faire aussi pour le Gabon parce qu’il n’existe pas deux souverainetés. Ce qui est bon pour l’Ukraine devrait l’être aussi pour le Gabon.