L’affaire Emmanuel Ndzoma continue de défrayer la chronique, le Dr Erick Miguel Poaty, pasteur aux États-Unis et au Canada, condamne la grossesse miraculeuse sans épargner la décision du ministre de l’Intérieur de fermer à titre conservatoire les activités de l’Eglise la Synagogue du Gabon dans une tribune libre.
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Dans L’Iliade, Homère fait de ce cheval de bois imaginé par Ulysse pour envahir la ville de Troie, un symbole de ruse et de duplicité.
Que cache la décision de monsieur Matha, ministre de l’Interieur du gouvernement par rapport à la fermeture de la Synagogue du Gabon ?
Avant de continuer mon propos, je voudrais eclaircir les eaux troubles autour du prophète Emmanuel Ndzoma.
Sur le plan de l’éthique ministériel, nous avons plusieurs choses que nous pouvons lui reprocher : certaines prophéties dirigées, etc.
Par rapport à la fameuse grossesse miraculeuse, nous savons qu’elle relève du faux et est en totale opposition à la Parole de Dieu : la Bible.
Dieu dit dans sa parole dans les Psaumes 103 : v. 7 « A Moïse, Il a enseigné ses voies et au fils d’Israël, Dieu a manifesté ses actes… »
La puissance de Dieu est une chose, les voies de Dieu en sont également une autre.
Si nous avons la manifestation de puissance, mais que nous ne comprenons pas les voies de Dieu dans l’opération de cette puissance, nous courons le risque de déraper et de sombrer dans des dérives doctrinales.
Je ne reproche pas les manifestations de puissance du jeune Prophète Emmanuel, mais le manque d’éthique qui a entraîné les dérapages dont nous sommes tous témoins. Car comment considérer la naissance d’un enfant sans l’apport du spermatozoïde ? Ce qui placerait cet enfant dans la même catégorie que Jésus. Ceci est proche du blasphème contre notre Seigneur Jésus-Christ.
Cependant, au-delà de cette erreur dans l’éthique ministérielle et les erreurs du prophète Emmanuel, nous avons en face de nous la réaction du ministre de l’Intérieur, Matha, de fermer l’Église la Synagogue du Gabon sur la base qu’on lui reprocherait « des activités contraires à son objet en pratiquant sur ses adeptes, des exercices de guérison sur des pathologies pour lesquelles il ne justifierait d’aucune formation ».
Au regard de la situation et pour plusieurs personnes, cette décision va dans le sens de l’application des lois gabonaises contre le Prophète Emmanuel Ndzoma.
Cependant, à la lecture de ce texte cité plus haut, le ministre a fait dans la précipitation en fermant la Synagogue du Gabon sur la base que l’homme de Dieu se serait livré a des “… Exercices de guérison sur des pathologies pour lesquelles il ne justifierait d’aucune formation “.
Ce que monsieur Matha oublie ici est que la constitution gabonaise et les droits universels humains confèrent à tout un chacun le droit au culte et à la foi. En matière de foi chrétienne, Jésus notre Seigneur a recommandé sinon pour ne pas dire commandé à tous ses disciples ceci :
L’Evangile selon Marc au chapitre 16 est plein de sens. “15 Puis il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création.
16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. 17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ;
18 ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, ils ne leur feront point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris.
Voyez-vous, monsieur Matha, notre foi chrétienne et l’obéissance à la grande commission de notre Seigneur Jésus nous permettent d’exercer le ministère de la guérison divine sans qu’il n’y ait besoin de présenter une formation médicale quelconque.
Et c’est fort de cette foi que des pasteurs se sont retrouvés au Gymnase d’Oloumi en vue de prier pour la guérison et le rétablissement de Monsieur Ali Bongo alors qu’il venait d’être victime d’un arrêt cardiovasculaire.
Ces pasteurs n’avaient-ils pas alors recouru à un exercice de guérison sans preuve d’une formation en matière de réparation du cœur ? Mais leurs églises n’ont pas été fermées !
Est-ce ici la même justice deux poids et deux mesures que Monsieur Matha nous sert une fois de plus ?
Et si je n’en abuse, monsieur Matha récemment victime aussi d’un AVC, vous avez bénéficié de prières de guérison par des pasteurs, n’est-ce pas ?
Que dire de plusieurs de vos collègues au sein du gouvernement, les généraux, les directeurs et plusieurs hauts cadres qui, comme Nicodème dans le temps de Jésus, vont vers les pasteurs pour demander la prière de guérison ou de délivrance ?
Voyez-vous, Monsieur Matha, en voulant faire dans la précipitation, et en fermant la Synagogue du Gabon, vous êtes en affront contre la liberté religieuse du culte. Ce qui alors me fait voir que l’erreur commise par Emmanuel Ndzoma est plus comme le cheval de troie vous permettant de rentrer dans le Corps de Christ du Gabon en vue de le réglementer comme bon vous semble. Car un précédent en entraîne toujours un autre.
Pourquoi, je le dis ? Parce que je me souviens encore que dans le cadre des restrictions par rapport à la Covid-19, vous avez fait montre d’un zèle par rapport à la sainte cène et la collecte des offrandes dans les Églises.
Ceci étant dit, je constate que l’action contre Emmanuel Ndzoma est comme un cheval de troie qui pourrait vous permettre à l’avenir de fermer ou encore d’interdire la pratique de guérisons par la foi au cours d’un service cultuel ou d’une campagne d’évangélisation et en cela, je dis que vous avez fait dans la précipitation et dans l’amalgame de choses.
Un illustre caractère de la Bible, professeur de la théologie juive de son époque, avait dit à ses autres collègues qui voulaient faire dans l’amalgame, de faire attention à ne pas combattre Dieu.
Je voudrais vous donner le même avertissement dans le cas de cette fermeture de la Synagogue du Gabon qui est une entité morale et qui ne doit pas être mise en jugement pour les erreurs ministérielles et les faits reprochés à monsieur Ndzoma.
Dr. Erick Miguel Poaty
Gabon Je Constate