Lancé en 1992, le Programme de Conservation et Utilisation Rationnelle des Écosystèmes Forestière en Afrique Centrale (ECOFAC6) s’est achevé pour faire place à NaturAfrica selon l’annonce faite ce lundi 4 juillet 2022 par l’ambassadrice de l’Union européenne au Gabon Rosario Bento Pais. Cette fin du programme ECOFAC coïncide avec son 30e anniversaire dont les festivités ont débuté depuis le 10 juin 2022 à Libreville.
Ce lundi 4 juillet, le segment politique du Comité 3 de pilotage a clos lesdites festivités après la transmission des travaux du segment technique qui ont eu lieu la semaine dernière pendant trois jours. Cette clôture s’est faite en présence des officiels venus des 7 pays de l’Afrique centrale concernés par le programme ECOFAC.
Ce programme qui s’achève a été financé à hauteur de 80,5 millions d’euros avec un cofinancement d’environ 17 millions d’EUR de la part de ses partenaires de mise en œuvre, et un total de 30 contrats signés depuis 2017. Ils sont au nombre de 7 pays de la région Afrique centrale concernés par ce programme ECOFAC.
Un rôle très important des Etats du Bassin du Congo dans la régulation du climat à l’échelle mondiale
« Je ne répèterai jamais assez toute la pertinence de ce soutien, dans une zone du Bassin du Congo où la préservation de la nature est au cœur de la régulation du climat et qui rend des services écosystémiques essentiels à l’homme à l’échelle globale », a indiqué Rosario Bento Pais, Ambassadrice de l’Union européenne au Gabon, pour Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC.
L’ambassadrice va poursuivre son propos : « En tant que principal bailleur de fonds sur les questions de biodiversité et de gestion des ressources naturelles dans la région Afrique centrale, la coopération régionale de l’Union l’Union européenne a eu un rôle prépondérant non seulement pour préserver la biodiversité dans les aires protégées appuyées, (…) à travers des partenariats publics privés ou en termes de prise en compte de la thématique des droits de l’Homme et de la dimension genre ».
Ce programme est venu en appui aux pays de la CEEAC dans la bonne gestion de l’économie verte et la gestion durable des écosystèmes fragiles d’Afrique centrale.
Pour sa part, le président de la Commission de la CEEAC, Gilberto Da Piedade Veríssimo a déclaré : « ECOFAC6 est venu confirmer le passage de la conservation à l’économie de la Conservation. Ce passage vise la transformation du capital naturel de la sous-région en capitale productif, pour servir à la diversification de l’économie de nos États membres conformément aux trois piliers du développement durable ».
Une cogestion des airs protégées avec le concours des populations pour une meilleure intégration des espèces protégées
Pour la partie gabonaise, il y a donc nécessité de voir si les objectifs assignés dans le cadre du financement de ce programme ECOFAC ont été atteints.
« Nous devons vérifier si les résultats consignés dans le cadre logique de la convention de la convention de financement ont été atteint, à savoir : une meilleure intégration territoriale des espèces protégées. L’accroissement de l’efficacité dans la gestion des aires protégées, une intégration des populations riveraines dans une perspective de cogestion des aires protégées et promotion de l’économie verte », a précisé Michel Stéphane Bonda, ministre délégué auprès du ministère des Eaux et forêts du Gabon.
Au revoir ECOFAC et bienvenue à NaturAfrica
Ainsi, au terme des travaux du segment technique, il ressort qu’il faut consolider les acquis du programme ECOFAC et mieux envisager l’avenir en tirant les éléments les plus pertinents qui pourront alimenter la nouvelle initiative NaturAfrica.
Concernant l’initiative NaturAfrica, elle a la particularité de vouloir aborder la question du développement des zones riveraines aux aires protégées en même temps que la conservation. Elle a aussi pour vocation de cibler les paysages prioritaires écologiques transfrontaliers du Bassin du Congo. C’est une initiative phare, emblématique du Pacte Vert qui constitue un élément clef du nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale, appelé Global Europe, sur la période 2021-2027.
Le segment politique examine avec attention le besoin de renforcer l’approche en termes d’économie verte au profit des plus vulnérables, faire évoluer le statut des éco-gardes afin de leur offrir de meilleures conditions de travail et répondre en même temps aux nouvelles menaces émergentes
Les résolutions des assises politiques de Libreville seront transmises au conseil des ministres de l’environnement de la sous-région, afin de leur prise en compte dans le nouveau programme NaturAfrica de l’UE.