L’Union nationale (UN) a effectué sa rentrée politique ce jour à la Chambre de Commerce de Libreville et sa présidente Paulette Missambo a indiqué que la présence d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir n’est pas le choix du peuple mais plutôt de l’armée. Aussi, a-t-elle dit au passage que depuis 2018, année de l’accident vasculaire cérébral (AVC) d’Ali Bongo, personne ne sait plus qui gouverne le Gabon.
Après avoir remercié les responsables du parti, les présidents des partis amis et la société civile, la présidente du parti politique de l’opposition Paulette Missambo a rappelé les enjeux de l’année 2023 pour le peuple gabonais. Il s’agira d’aller : ” aux urnes pour élire les conseillers municipaux, les députés et le président de la République”, a-t-elle dit.
Elle va par la suite dézinguer Ali Bongo Ondimba en disant qu’il n’est pas le président choisi démocratiquement par les Gabonais. “En 2009 comme en 2016, le peuple gabonais a clairement rejeté dans les urnes un choix qui lui a malheureusement été imposé par la force des armes, et avec la complicité des femmes et des hommes qui étaient en charge de la conduite du processus électoral”, a déploré Paulette Missambo, la première femme à la tête de l’un des partis politiques les plus importants du pays.
Dans la même veine, celle que certaines compatriotes définissent comme la dame de faire va dénoncer l’existence d’une certaine imposture à la tête du pays, dans son allocution. Pour elle, cette imposture coïncide indubitablement avec l’accident vasculaire cérébral (AVC) qui a foudroyé le président Ali Bongo Ondimba à Ryad en Arabie Saoudite. “Depuis le mois d’octobre 2018, une imposture, que nul ne conteste plus, s’est installée à la tête de l’État. A raison, nos compatriotes peinent à savoir qui décide pour eux et pour le Gabon. Au regard de la crise multiforme -éthique, politique, économique, financière et sociale “, a-t-elle précisé.
Le tour d’horizon du pays prouve que rien ne va bien
Pour Paulette Missambo et l’UN, aucun secteur de l’activité économique ne va bien. L’urbanisation est mise en mal avec la preuve de l’éboulement meurtrier du PK8, les routes impraticables qui déconnectent les quatre coins du pays. Aucune province n’est mieux lotie qu’une autre comparée à elle. ‘’Qu’on parle de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué-Ivindo, de l’Ogooué-Lolo, de l’Ogooué-Maritime ou du Woleu-Ntem, le constat est le même : l’échec des gouvernements successifs en matière d’infrastructures. Partout, on se retrouve face à un pays à l’abandon’’, a-t-elle martelé.
Pas de volonté d’une certaine transparence de la part du pouvoir
Des démarches ont été entreprises pour des élections apaisées via un mémorandum du côté de l’opposition mais le pouvoir semble ne rien faire pour améliorer les choses dans ce sens. ‘’Nous avons pris l’initiative de soumettre au pays un mémorandum en vue d’une réforme du système électoral national. Notre conviction est que, je cite : « Le maintien du système électoral en vigueur ou le refus de le réformer pourrait conduire le pays vers des tensions aux conséquences incalculables », a-t-elle rappelé.
Sur le même thème, le parti REAGIR et la société civile ont, eux aussi, déposé des memoranda. L’un a aussi déposé ses propositions à la Cour constitutionnelle et au ministère de l’Intérieur, rien n’est fait ou dit, six mois après le dépôt.
Elle va poursuivre son propos. ‘’A quelques mois d’une année particulièrement chargée, rien n’est fait pour éviter à notre pays de sombrer davantage. Bien au contraire. Tout semble être fait pour le précipiter dans l’abîme et dans le chaos’’, a-t-elle averti. Selon elle, c’est la preuve qu’Ali Bongo n’est autre que le choix de l’armée, de la commission électorale, CENAP à l’époque, pas du peuple.
Un appel à l’unité de l’opposition pour gagner en 2023
Consciente que la force de l’opposition en 2016 venait de son unité autour de Jean Ping, Paulette Missambo a fait appel au même esprit d’unité entre partis politiques du même bord afin de chasser le PDG en 2023.
‘’Comme en 2016, nous devons, dès à présent, privilégier l’unité et le rassemblement. Nous devons le faire dans l’intérêt du peuple gabonais. Nous devrons le faire pour nos enfants, pour nos petits-enfants et pour les générations futures. Nous devons le faire dans le cadre bien compris de scrutins à deux (2) tours. Voilà pourquoi nous devons innover. Voilà pourquoi nous devons adapter notre stratégie commune’’, a déclaré Paulette Missambo.