Dans une tribune libre parvenue à notre Rédaction, le Pasteur, par ailleurs Aumônier international et Juge de Paix, Philippe César Boutimba Dietha analyse la situation de la gestion catastrophique des pensions et autres avantages des retraités gabonais marquée par de nombreux canulars dudit gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda vis-à-vis de ces anciens serviteurs de l’Etat. Le Syndicat MSTGV, “Matchette” veut amener le gouvernement à honorer ses engagements. Lecture!
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Depuis quelques jours, Alain-Claude Bilie-By-Nze se débat avec la marmite ébouillantée des retraités de l’État. Partout sur le territoire national, les émérites de l’administration publique et des corps habillés s’énervent contre les canulars du gouvernement. Ils campent devant les gouvernorats de province, assiègent la Caisse des Pensions et des Prestations Familiale (CPPF), envahissent les entrées du ministère de la fonction publique et du département du budget, et saturent le décors extérieur de la primature.
Dans leurs discours, les formules de politesse commencent à faire défaut. Et pour cause. Le régime particulier des ministres de la République, des parlementaires et des présidents des corps constitués a eu son décret d’application très rapidement, tandis que pour le reste des décrochés de la Nation il n’y a que la langue de bois depuis 2016.
Osons dire que tous les gouvernements des six ou sept dernières années ont lamentablement échoué sur ce dossier.
À l’initiative de cet énième emportement populaire, la Machette Syndicale des Travailleurs Gabonais Vaillants (MSTGV) dirigée par deux gladiateurs du syndicalisme local: Pierre Mintsa et Aminata Nzomba. Égrener leur CV prendrait toute la journée, peut-être dire que Madame Ondo partage ses ascendants biologiques avec le professeur Jean Rémy Yama, le président de Dynamique Unitaire actuellement en détention.
Aminata et Jean Rémy sont originaires du même village entre Lastourville et Koulamoutou.
Parmi les militants du binôme, des milliers de civiles et des centaines de gradés de l’armée. La MSTGV dit que l’autre jour, les forces de sécurité ont ignoré l’ordre de disperser leur manifestation devant la primature. Si cette information est vraie, ce serait une première au Gabon. Sauf que sur toute l’étendue du territoire, aucun rassemblement n’est dispersé. Ce qui est certain c’est que la guerre est déclarée entre la MSTGV et la primature.
Pendant les meetings les rôles des deux leaders syndicaux sont bien définis: en général Pierre Mintsa développe les dossiers des retraites et des postes budgétaires, puis Amanita Nzomba vient dénoncer l’hypocrisie générale de toute la classe politique depuis trente ans, au détriment des populations et des travailleurs.
La MSTGV démolit le premier ministre RCOR et encense le vice-premier ministre BBN, rebaptisé pour l’occasion Vrai-Premier-Ministre. Mais les syndicalistes ne sont pas dupes. BBN a renvoyé la rencontre que lui-même avait prévue pour hier. La MSTGV a promis se pointer devant lui aujourd’hui à 17h.
Libreville, le 17 novembre 2022
Philippe César Boutimba Dietha