Reporters sans frontières (RSF) a condamné la mise à l’écart des journalistes indépendants lors de cérémonies officielles au Gabon, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée chaque 3 mai. Il est vrai que le pays a gagné quelques points au classement général annuel de la liberté de la presse mais beaucoup reste à faire.
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Les journalistes gabonais connaissent énormément des problèmes administratifs, notamment la collecte de l’information fiable, les convocations des services de sécurité et les nombreuses sanctions subies par certains organes de presse pour avoir critiqué le chef de l’Etat. Plusieurs journalistes et surtout des médias très critiques à l’égard du gouvernement et du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba son considérés comme person non grata.
Ainsi, vous ne verrez jamais les journalistes de ces médias indépendants être invités à des cérémonies officielles à la présidence de la République même lorsqu’ils sont reconnus officiellement par le ministère de la Communication, la HAC et ont une base de lecteurs importante.
Le Gabon a connu une avancée considérable dans le classement 2022 de RSF en occupant la 105e place mais les journalistes expérimentent toujours ces tracasseries susmentionnées.
Par ailleurs, la subvention d’aide accordée à la presse est partie de 500 millions de F CFA à 127 millions. Dans cette réduction de l’enveloppe allouées à la presse, les journalistes voient une volonté du gouvernement à le précariser puisque nombreux parmi eux sont exclus lors des manifestations officielles.
« Les journalistes indépendants se voient écartés des manifestations officielles et l’accès aux sources est généralement difficile pour eux », déplore Reporters sans frontières.
Cette attitude rend la profession difficile à exercer au Gabon. Plusieurs directeurs généraux ou ministres reçoivent des consignes très strictes d’exclure de leur couverture médiatique ces journalistes considérés comme persona non grata par le pouvoir.
Dans tous les cas, ces agissements ne renvoient pas une bonne image démocratique du Gabon car la démocratie s’accommode bien à la contradiction. C’est l’essence même de son existence.